17/05 :
Nous revoilà donc sur un bateau de pêcheur, un peu plus gros cette fois ci 😀 Nous sortons en formation rapprochée pour aborder un groupe de dauphins familiers du coin. La sortie est un peu moins poétique que l’avant-veille, mais le lever de soleil beaucoup plus lumineux et notre pilote, qui en a profité pour pêcher, attrape une paire de (petits) poissons. Nous sommes surtout ébahis de voir beaucoup de dauphins. Ils bondissent, en rang serrés ou par deux ou trois. Il y a même un bébé avec sa mère ! Nous nous régalons malgré le nombre de bateaux présents. Puis nous allons observer les poissons zèbres dans une zone peu profonde avec de jolis coraux au fond. Pas de masque ni de tuba mais l’eau limpide nous permet de bien profiter du fond.
Après une pause piscine et un petit-déjeuner bien mérité, nous nous décidons pour une sortie en scooter ! Un peu d’autonomie nous fait plaisir ! Nous voici embarqués sur notre fier destrier, avec au programme cascades, temples et rizières, après un passage éclair à carrefour pour voir / pour acheter des snacks en vue de notre prochaine ascension du mont Batur.
Au final, la sortie s’arrête après Carrefour, sous une pluie tropicale diluvienne qui nous pousse à nous abriter en catastrophe sous l’auvent d’un café… Puis à boire un coup sur place, en attendant que la pluie passe… Puis à contempler les flots d’eau qui recouvrent la route. Pendant une bonne heure 😀
Le coucher de soleil approchant, et la route étant bien humide, nous prenons donc, penauds, le chemin du retour. La balade dans les petits villages était bien sympa, quand même.
18/05 :
Aujourd’hui, au programme, ascension du mont Batur. Bali est une île d’origine volcanique pour la plus grande part, et comporte 3 volcans : les monts Batur, Agung et Bratan. Batur et Agung sont situés à l’est de l’île. Le mont Agung (la mère-montagne) culmine à 3000 m. Nous ne serons pas amenés à monter dessus puisque c’est interdit ! Il est actuellement en alerte, et a frôlé l’explosion en septembre dernier. Sa dernière éruption date de 1963 et a marqué les mémoires localement. Le mont Batur est un volcan actif mais sa dernière éruption date de 2000 et il ne donne pas de signes de réveil. Il se trouve en fait dans une caldeira, le cratère effondré d’un ancien très (très) gros volcan, qui a explosé il y a fort fort longtemps, vidant la chambre magmatique et créant une vaste dépression (pour ceux qui ont suivi, c’est comme à Rotorua). La dépression abrite désormais le lac Batur. Le mont Batur est formé par les cratères des éruptions successives survenues depuis.
L’excursion se fait en deux grandes phases : ascension de nuit pour profiter du lever de soleil, puis visite du sommet ou des cratères au petit matin.
Comme Bali est une petite île, cela ne choque personne que nous fassions l’expédition au départ de Lovina. Nous réglons donc le réveil sur 1h30 du matin pour un départ un quart d’heure plus tard de notre hôtel. 2h de route, un café plus tard, début de l’ascension un peu avant 4h, à la frontale, avec guide obligatoire. Nous sommes 4 avec notre guide, mais une vraie foule entreprend l’ascension, qui est somme toute assez accessible. Le point de départ est à une altitude de 1100m, le dénivelé d’un peu moins de 700m et nous avons deux heures pour monter. Nous mettrons une heure quarante pour arriver en haut, à la queue leu leu avec les autres grimpeurs. MC râle sec. Une fois en haut nous avons le choix entre le bord du cratère (petit replat bondé avec un improbable resto) et le sommet sommet, situé 100 m de dénivelé plus haut et où le guide nous dit qu’il y a plus de monde. Nous choisissons de rester sur place. Quelques minutes après notre arrivée, la magie opère. Le ciel s’éclaircit doucement à l’Est, puis devient rouge, or, orange… magnifique. La silhouette noire de l’île de Lombok se détache au loin et on voit apparaître à gauche le sommet du mont Batur, et au fond de la vallée le reflet du lac. Un quart d’heure féerique.
Puis un gros nuage passe…. Et quand il se dissipe, tout est là ; la vallée, les champs, les arbres. Les touristes aussi !
Nous demandons à notre guide de monter voir le sommet, et il refuse : trop dangereux avec tous les gens qui descendent. Devant notre déception manifeste, il nous propose d’aller voir un autre cratère, plus bas. Nous le suivons, et prenons un microscopique sentier qui coupe le bord de la montagne. Nous descendons dans la rosée pour arriver au bord du cratère de l’éruption de 2000. D’un côté, herbe verte drue. De l’autre, fumerolles et sol brûlant. Notre guide fait cuire la dernière banane du petit-déjeuner à l’étouffée dans une cavité du sol, sous une motte d’herbe. Personne à l’horizon. Nous sommes aux anges.
Vue du cratère
Puis nous redescendons par le versant où nous nous trouvons, tout droit en glissant dans les cendres. La descente passe en un clin d’œil.
Nous retrouvons notre voiture et nous faisons déposer comme prévu à Ubud, dans le sud de l’île. C’est une petite ville dans les terres, ambiance radicalement différente de la côte !
Nous logeons cette fois dans une chambre d’hôte absolument parfaite. La guesthouse est une maison Balinaise traditionnelle, c’est-à-dire un espace clos de murs, avec une belle porte ouvragée. A l’intérieur, plusieurs bâtiments. Le temple familial a la place d’honneur, puis chaque famille (il est de coutume que les fils restent vivre chez leurs parents, donc plusieurs générations et familles cohabitent) a une petite maison, avec des espaces cuisine ouvert sur l’extérieur. Nous avons une chambre spacieuse avec salle de bain, dans une petite maison. Quel plaisir de se retrouver avec de l’animation autour : il y a des bébés, des chiens, des travaux, des allées et venues. Notre hôtesse nous prépare un petit déjeuner différent chaque jour (crêpes, omelette, frites, pudding au riz noir, salades de fruits). Nous consacrons la fin de la journée à visiter Ubud. La ville a une architecture assez homogène, et est plutôt jolie. Il y a des temples partout.
Il faut savoir que les balinais sont extrêmement religieux ! Ils sont en majorité hindous. Le culte n’est pas distinct de la vie quotidienne, et chaque journée, voire chaque action (prendre la route, ouvrir sa boutique) est précédée d’une offrande aux dieux correspondants pour rendre grâce ou s ‘attirer les faveurs d’une divinité. Les offrandes sont sous la forme d’un petit réceptacle en feuille de bananier, rond ou carré, rempli de fleurs, d’un peu de nourriture, parfois un bonbon, souvent du riz. Un bâtonnet d’encens est allumé et piqué dans le tout, et l’ensemble, après une prière, est déposé à même le sol, devant la maison. On en trouve parfois derrière le pare-brise des voitures. Il y a de très nombreux jours de célébration religieuse, et les balinais se rendent souvent dans les nombreux temples. Quand ils y vont, ils s’habillent. Sarong de rigueur pour tout le monde, chemise blanche pour les hommes et couvre chef traditionnel (un bandeau noué sur l’avant) pour ces messieurs, haut élégant assorti au sarong pour ces dames… qui sont priées de s’abstenir quand elles ont leurs règles. Pour les étrangers, il est de rigueur de ne pas montrer ses jambes, même en pantalon : sarong ! Le bas du corps est considéré comme impur, et il est insultant de désigner quelque chose (ou pire, quelqu’un) du pied. On n’étend pas non plus le linge du bas en hauteur (bon à savoir !).
Le karma et la réincarnation ne sont pas de vains mots ici, et cela sous-tend la remarquable gentillesse des balinais, qui s’étend aux animaux domestiques. Ici, les chiens et les chats sont bien mieux traités que nous n’avons pu le voir ailleurs en Asie, et notamment les chiens sont assez amicaux, Les chats restent méfiants même s’ils ont l’air bien nourris (on en a vu taper dans les offrandes aussitôt les fidèles partis, ceci dit).
Par la suite, notre balade nous conduit dans un petit chemin qui débouche… en pleines rizières ! Balade magnifique sous la lumière déclinante.
Nous apprendrons plus tard que la plupart des familles à Bali possèdent encore leur lot de riz, qu’ils cultivent pour subvenir à leurs besoins de base. Quand on sait que le riz est la base de l’alimentation, à hauteur d’au moins 500 kg de riz par an par famille Cela laisse songeur. Sachant qu’un hectare de riz donne 3 à 6 tonnes selon les variétés et les années, quelle doit être la taille du côté d’une parcelle de forme carrée pour nourrir une famille entière ? Vous avez deux heures, et on veut l’âge du capitaine avec 😀
Pour nous remettre de cette longue journée, nous nous offrons un massage balinais. Massage du corps et des membres, avec passage rapide sur les pieds, les mains et le visage, d’une durée d’une heure. Nous ressortons détendus, voire fatigués, et impressionnés par la force que les masseuses ont dans les mains. Encore plus qu’au Vietnam !
19/05 :
Nous louons à nouveau un scooter, et héritons d’un Scoopy automatique, comme au Laos ! Nous voilà sur la route, pour aller admirer les rizières en terrasse de Tegallalang. Il y a de quoi, elles sont superbes, et nous avons la chance de les voir vertes ! L’avantage des rizières en terrasses, bien qu’elles demandent plus d’entretien, c’est qu’elles permettent de pratiquer la culture irriguée, c’est-à-dire de contrôler précisément le niveau d’eau dans chaque parcelle.
Cela permet de récolter du riz plusieurs fois par an, indépendamment de la saison, du moins sous un climat tropical humide comme à Bali (par exemple, au Laos, on pratique aussi la culture inondée, c’est-à-dire que les champs sont inondés au gré de la crue du Mékong, une fois par an. On ne récolte pas toute l’année. Dans les montagnes, on y pratique même la culture « en plein champ », sans inondation, sur des parcelles en pentes, qui demandent moins d’entretien. Pour en revenir à nos terrasses, elles sont superbes, situées dans une vallée abrupte et bordées de bananier. Un peu touristiques à certains endroit (on peut y faire de la balançoire !), avec carrément des propriétaires qui font payer l’accès au chemin longeant leur parcelle (enfin, qui réclament une donation), et beaucoup de petits restaurants au bord. Malgré tout, le lieu est magnifique.
Nous allons ensuite visiter le temple de Tirta Empul, qui est un grand complexe religieux construit autour de sources sacrées (d’eau limpide) dans lesquels les fidèles viennent s’immerger. Tout est bien organisé, avec prêt de différents sarongs (un sec pour visiter les temples, un spécial baignade) mais nous ne tentons pas l’expérience, peu soucieux d’encombrer les croyants de notre présence touristique.
Nous reprenons la route pour aller admirer les cascades de Tudak Cepung. Une petite rivière coule au fond d’une gorge assez étroite en roche volcanique, et plusieurs cascades s’y jettent, comprenant notamment pour certaines l’eau des canaux d’irrigation des rizières environnantes. La plus belle est tout au fond de la gorge, et se déploie en éventail. Aux heures où le soleil joue dans l’eau, le site, déjà magnifique, doit devenir enchanteur.
Sur le chemin du retour, nous admirons le coucher du soleil dans les rizières, puis nous finissons de rentrer de nuit. Moins sympa car le moindre insecte, attiré par les phares, fonce dans le casque 😀 Le masque à poussière Lao de MC n’est pas resté inutile pour Minh.
Le soir, nous goûtons deux plats de fête : le canard croustillant, et le babi kecap, ou porc à la sauce sucrée. Miam !