La traversée fut très calme malgré le temps de chacal, et à peine posés à notre hôtel, nous voilà repartis pour une balade. C’est samedi soir, la ville est animée. Surtout que la première quinzaine de juillet accueille dans cette ville le festival Gion Yamakasa. Comment décrire ce festival ? Les 7 quartiers de Hakata et Gion (deux des sous-villes ayant fusionné pour former Fukuoka) préparent de magnifiques chars ornés de personnages légendaires pour commémorer un épisode où une procession (avec un prêtre sur un char) avait protégé la ville de la peste il y a 700 ans. Tout le monde imaginerait un défilé normal de char sur roues. Mais non, il faut porter le char à dos d’homme ! Et là où tout part en vrille c’’est qu’à un moment ou un autre de l’histoire du festival, les quartiers se sont mis à faire la course sur le parcours de la procession. Avec un char d’une tonne. A dos d’homme.
Et c’est l’effervescence dans la ville ! Les chars (décoratifs et de course, qui sont plus bas, fils électriques obligent) sont préparés pendant tout le mois de juin, exposés pendant les 10 premiers jours de juillet sous garde constante des corporations en tenue traditionnelle. Les porteurs s’entrainent dur. Et du 10 au 15 juillet, les chars sont de sortie, avec comme point culminant la course, le dernier jour, jusqu’au temple ! Impressionnant !
Après avoir mangé notre premier repas japonais (nouilles et bœuf teppanyaki) nous nous posons dans un bar car… c’est soir de match ! Premier huitième de finale, France Argentine. Bar comble, nous sommes debout en partageant la table de deux singapouriens qui supportent l’Argentine. Avec 7 buts en tout et une victoire de la France, nous sommes comblés. Et affamés, car notre repas était un peu léger. Nous mangeons donc un délicieux bol de ramen dans un restaurant qui semble ne jamais devoir fermer !
01/07
Au matin du premier juillet, nous changeons d’hôtel pour un hébergement plus sympa (chambre pour nous deux, et moins cher !) puis attaquons la visite de Fukuoka. Nous refaisons une promenade dans le quartier de Tenjin, un peu moins animé que la veille mais néanmoins sympathique, puis visitons le quartier nouveau de Canal City… globalement une rue couverte commerciale, un endroit prisé, animé et sympathique. C’est aussi l’occasion de faire connaissance avec les magasins japonais, les fruits hors de prix, les convenience store (ou kombini) à chaque coin de rue, les touches d’humour kawai partout…
Nous admirons à nouveau plusieurs chars du Gion Yamakaza festival, puis visitons le parc Ohori. Ce grand parc situé un peu plus loin de Tenjin contient également les fondations du château de Fukuoka. De nombreux panneaux permettent de visualiser l’ensemble, et la vue est magnifique de là-haut. Par contre, le parc est à moitié à l’abandon, ce qui nous étonne.
Un peu écrasés de chaleur, nous regardons une bande de jeunes jouer au base-ball, sans rien y comprendre, puis nous nos rendons à Momochi Beach pour tremper nos pieds dans l’eau et admirer la Fukuoka Tower.
La ville de Fukuoka n’a rien d’extraordinaire, pas de monuments, pas de grandes tours, mais l’ambiance est vraiment sympathique, populaire et vivante. Le soir, nous mangeons à nouveau des ramen, dans un restaurant où il faut commander sur une machine à l’entrée, puis donner son ticket au serveur. Inutile de dire que nous choisissons un peu au hasard. Le personnel du restaurant est très sympa, une bande de jeunes dynamiques qui nous fait de grands au-revoirs quand nous avons fini. Minh est aussi séduit par le presse-ail et les gousses d’ail frais à disposition pour assaisonner son bouillon. MC est moins séduite par son haleine, après coup. Le lendemain, nous consacrons un moment à échanger notre Japan Rail Pass (nous avons en effet un coupon d’échange et obtenons en retour le précieux sésame, un document papier d’un improbable format (pour les initiés, le même que le permis international) nous permettant de voyager de façon illimité sur les lignes de la compagnie Japan Rail pendant 14 jours, à condition de le présenter physiquement au portique d’accès aux voies à un préposé qui nous accorde alors le passage. Manuellement. Au pays de la technologie, c’est un peu archaïque… mais pas plus que de payer son ticket de bus en pièces après avoir fait de la monnaie dans le monnayeur !
Nous visitons ensuite le Machyia folks Museum, qui présente la vie quotidienne dans Hakata à travers les siècles. Il faut savoir que l’actuelle Fukuoka est le résultat de la fusion entre une ville noble, Fukuoka, et une ville « basse », populaire, Hakata. Détail amusant, la gare grande ligne de Fukuoka, située à Hakata, s’appelle donc Hakata station. Il y a bien une gare de Fukuoka, mais il s’agit d’une autre localité, à plusieurs centaines de kilomètres !
La visite du musée est rondement menée, puisque pas un seul des panneaux explicatif n’est traduit vers l’anglais. Nous admirons donc principalement les petites poupées de Hakata, qui sont une tradition locale, et représentent les aspects de la vie quotidienne. Les artisans (très doués) qui les réalisent sont les mêmes qui décorent les grands chars !
Nous nous perdons ensuite dans les ruelles d’Hakata, pour visiter certains des très nombreux temples du quartier : sanctuaire de Kushida (le plus grand, celui où sont portés les chars lors du festival, où nous achetons des beignets aux haricots rouge traditionnels de cette période de l’année), le temple bouddhiste de Ryuguji et son voisin Tocho-ji, qui font partie des plus anciens du Japon, fondés lors du retour de moines bouddhistes partis étudier en Chine (à Tocho-ji, ils ont même planté les premiers théiers du Japon) ! Puis nous visitons Shofukuji. Nous découvrons à nos dépens que les temples et sanctuaires au Japon ferment sans faute à 17h, pour la cérémonie du soir.