24/05 :
Après un vol sans événement particuliers en-dehors du fait que MC ‘a pas eu de repas (et qu’il n’y avait que des chinois dans l’avion), nous atterrissons à l’aéroport de Pékin à une heure du matin. Le temps de passer la douane (plutôt vite car la file réservée aux étrangers était toute vide), trouver nos bagages et un taxi, nous nous couchons dans notre chambre d’hôtel entre trois et quatre heures.
Vers 7h, nous voilà en bas, pour des retrouvailles bien méritées avec Lucie, Bastien, Hélène et Axel, qui ont visité la Chine chacun de leur côté ces dernières semaines et ont programmé leur passage à Pékin en fonction du notre. A peine les avons-nous retrouvés que nous avons l’impression d’être rentrés à la maison… Un vrai plaisir.
Nous prenons la direction de la place Tiananmen et surtout de la cité interdite pour essayer d’acheter nos places le plus tôt possible et éviter la queue. Pas un succès évident puisque l’édifice est encore fermé et que nous devons attendre l’ouverture de la billetterie. Par ailleurs, nous devions prendre les billets des deux derniers larrons de l’aventure pékinoise, ce qui s’avère impossible puisque le passeport est nécessaire pour la délivrance du sésame. Nous prenons un copieux petit déjeuner en attendant Steve et Marion, qui ne tardent pas à nous rejoindre, étrangement frais et dispos pour des gens qui sortent de l’avion.
Nous visitons donc la cité interdite. Au cours des différentes dynasties impériales, ce fut le lieu de l’exercice du pouvoir, l’endroit où vivait l’empereur et où était centralisé le pouvoir. Deux parties s’enchainent. Les grandes cours centrales, avec une enfilade de salles dédiées à l’exercice du pouvoir (salle de réception, antichambre…), avec une architecture imposante, et des dimensions écrasantes. La première cour fait trois hectares, excusez-moi du peu !
Puis il y a les partie de vie, cours, bâtiments, opéra, théâtre, temples… La symétrie est parfaite, l’harmonie aussi, et le charme exerce… Mais la foule est très dense et la chaleur écrasante, ce qui rend difficile l’appréciation de ce lieu à sa juste valeur. On se croirait à Versailles en plein mois d’août d’après Lucie (ou un samedi après-midi rue de la république à Lyon).
Après ce bain de foule, nous nous perdons avec plaisir dans un Hutong. Il s’agit d’un quartier d’habitat traditionnel pékinois, composé de petites maisons, petites rues, avec des cours et parfois de superbes portails. Certains sont bien conservés, d’autres moins, et certains carrément boboïsés, ressemblant à certains quartiers de Londres ou Amsterdam. Après une agréable balade, nous déjeunons dans un mini-restaurant ne payant pas de mine mais qui nous produit d’excellents plats… choisis clairement un peu au hasard sur photo. Nous mangeons qui des boulettes de porc, qui du mouton au cumin, qui des nouilles aux légumes. Après s’être pourléché les babines, nous nous rendons au parc de Jinshang. Aménagé sur une colline qui surplombe la cité interdite, il offre une superbe vue sur tout Pékin, avec la cité interdite au plus près, et son immense étendue de toits parfaitement symétriques, et les buildings au loin.
Magnifique. Après avoir perdu la moitié du groupe et tourné un peu en rond pour se retrouver, nous visitons le parc de Beihai, aménagé avec un lac et quelques jolis édifices.
Les pieds commençant à chauffer, nous prenons le chemin du retour et finissons la journée en mangeant dans un autre restaurant tout simple. Après avoir cassé la table que nous a donné le monsieur, nous être excusés mille fois, nous nous penchons sur la carte avec … difficulté. En effet, aucune illustration, juste une liste de plats en mandarin et des prix.
Ni une ni deux, Steve dégaine Pléco, une application de traduction dans laquelle on peut rentrer des idéogrammes à la main, et MC montre qu’elle n’a pas perdu son temps pendant les deux ans de mandarin qu’elle a fait au lycée. Autant elle ne sait plus s’exprimer, ni même reconnaitre les idéogrammes de base (même pas le riz !) autant elle est capable de recopier.
Mais c’est long, alors on finit par choisir au hasard ! Et commander reste long, car le tenancier, pensant bien faire, nous a laissé le papier et le crayon pour que nous écrivions la commande… et les plats ne sont pas numérotés ! Au final, à une incompréhension près (un plat de nouilles aux œufs dont nous avions imaginé qu’il comporterait du poulet), nous nous régalons. Le patron nous laisse même les deux assiettes de rab’ du plat de Steve, qui était notre préféré !
25/05 :
Nous visitons le palais d’été. Situé en périphérie de Pékin, il s’agit de l’endroit où l’empereur (et sa cour) se réfugiait pour échapper à la chaleur étouffante de Pékin l’été. C’est un lieu de villégiature, et non de pouvoir. C’est charmant, magnifique, organisé intégralement pour le plaisir des sens : galeries, cours en enfilade, opéra magnifique, et un immense lac au bord duquel trône un bateau en marbre blanc… un enchantement.
Théâtre
Le bateau de marbre
Nous sortons affamés et décidons de tenter un marché de street food. L’endroit nous paraît un peu touristique, mais nous mangeons un bon sandwich au porc. Nous passons par la case supermarché pour le pique nique du lendemain, et nous retrouvons à l’auberge (de jeunesse), à apprendre à faire des dumplings (ce sont des raviolis chinois, dont globalement nous raffolons). Ce cours de cuisine impromptu est l’occasion de discuter un peu avec les autres backpackers.
26/05 :
Nous nous levons à l’aube (pas tout à fait, car ici le soleil se lève très tôt, le fuseau horaire étant ce qu’il est) et nous embarquons dans les (remarquables) transports en communs chinois pour un peu moins de trois heures. Objectif : rallier Huang Hua Cheng, un petit village à une trentaine de kilomètres de Pékin, où passe l’objet de tous nos rêves en Chine : la grande muraille !
Nous prenons donc le bus 916 jusqu’à Hairou puis L21 jusqu’à Zhuang Dao Kou. Nous marchons une vingtaine de minutes, négocions de main de maitre le droit de passage (totalement officieux) qu’une dame impose pour traverser son champ jusqu’à la muraille et nous y voila !
Nous voila au pied de la muraille de Chine, dans un endroit où elle est restaurée mais épargnée par le tourisme car le village est un peu isolée dans une région montagneuse. Or, comme la région est montagneuse, la vue qui s’offre à nous est digne des cartes postales : la muraille serpente à perte de vue, plongeant entre les montagnes pour mieux resurgir un peu plus loin. Nous esquivons un deuxième monsieur qui prétendait nous faire payer un tronçon à accès gratuit, faisons une première grimpette raide jusqu’à une tour de guet et perdons tous 20 ans. A peine franchie la première tour, nous sommes seuls au monde tous les huit, à faire des photos, grimper, redescendre, rire, parler… La météo n’est pas au top, avec une épaisse brume de pollution, mais le ciel voilé nous protège un peu car il n’y a pas d’ombre du tout. C’est simplement dommage pour nos photos.
Nous longeons l’édifice sur trois kilomètres environ, prenons une heure pour manger au point le plus haut, et redescendons tranquillement à l’aplomb du barrage et du village de Huang Hua Cheng. Nous finissons par trouver un sentier menant à la route sans personne pour nous faire payer (ok pour payer à la montée, mais n’exagérons rien pour la descente) et reprenons le bus, des étoiles plein les yeux et des superlatifs plein la tête. Nous sommes ravis, nous avons pour certaines réalisé un très vieux rêve.
Pour couronner le tout, nous nous régalons d’aubergine, de poulet et autres délices. La seule ombre au tableau est que l’heure du retour a déjà sonné pour Hélène et Axel, qui reprennent le chemin de Paris.
27/05 :
Nous visitons le temple du ciel, ancien lieu où l’empereur pratiquait les actes religieux officiels (prière pour les moissons, offrandes aux ancêtres…). Le parc est très travaillé, très carré, avec trois magnifiques édifices très complémentaires qui nous régalent. Nous rencontrons en outre Tong Tao, une jeune chinoise originaire de Canton, étudiant les relations internationales en Belgique, qui a pu exercer son français en notre compagnie et nous faire profiter de quelques réponses à nos questions de civilisations pressantes.
Nous nous perdons ensuite à nouveau dans un Hutong, bien moins touristique celui-là mais tout aussi charmant, avant de nous régaler de nouilles plates à proximité du marché des antiquaires, que nous visitons avec plaisir.
De nombreux étals de chinoiseries (huhu) en tous genres s’étendent à perte de vue, perles, bijoux fantaisies, statues, poteries, éventails, il y a à la fois des souvenirs et de la décoration, on se régale. Marion s’achète un éventail, mais les autres rentrent les mains vides.
Le soir, pour le repas, nous avons prévu de déguster une spécialité toute pékinoise, que nous attendions tous avec impatience : le canard laqué ! Nous ne faisons pas les choses à moitié et nous offrons deux canards (un petit, dont la chair est plus fine et un gros) dans un restaurant chic. Ambiance, présentation, tout y est. Le chef découpe le canard devant nous et nous le dégustons dans de petites crêpes de riz, avec différents condiments. Nous n’avons jamais rien mangé de tel, c’est un vrai délice ! Une explosion de saveurs ! Si la quantité n’est pas au rendez-vous, nous repartons tout à fait satisfaits pour autant.
Pour la blague plus que pour la qualité du vin, nous avons accompagné notre repas de vin de la grande muraille… un petit rouge pas si mal que ça bien que manquant de longueur.
28/05 :
Nous visitons la place Tiananmen (pour le bénéfice de Marion et Steve qui n’en ont pas profité le premier jour), ou plutôt, nous essayons car elle est fermée au public. Malgré tout, nous flânons devant la cité interdite, l’opéra national sous l’air pollué de la ville.
Direction ensuite le temple des lamas, la plus grande lamaserie de Pékin.
Nous avons la chance d’assister en nous faisant tous petits à un petit bout de cérémonie. La psalmodie des moines est envoûtante.
Par chance, après cette visite, le vent s’est levé et a dissipé le smog épais qui plombait le ciel depuis le matin. Nous nous perdons dans un dernier hutong le temps d’un café et d’un repas délicieux (encore choisi un peu au hasard), qui permet à MC de remanger une fois des dumplings. Puis nous nous séparons : Lucie et Bastien vont à Shanghai, Marion et Steve ont un billet de train à récupérer et nous devons trouver notre billet de bus pour la Mongolie.
La gare routière indiquée par l’hôtel se situant à une vingtaine de kilomètres, nous tentons la gare routière indiquée dans les guides, la gare de Muxiyuan. A peine arrivés, nous avons juste le temps de constater que la gare semble fermée et désaffectée, qu’une rabatteuse nous saute dessus pour essayer de nous vendre un billet pour Erlian (ville frontalière avec la Mongolie qui est effectivement notre destination). Elle nous explique que la gare a fermé, mais qu’il y a un bus, qu’elle nous emmène voir dans un parking (ou plutôt un terrain-vague) voisin. Il y a effectivement un bus, mais l’ensemble du procédé ne nous inspire aucune confiance. Nous refusons donc et rallions le MacDo le plus proche pour profiter du WiFi et trouver un plan B (nous y tenons, à la Mongolie !). Nous découvrons que des trains quittent quotidiennement la gare centrale de Pékin, à 7h27, pour rallier Erlian en une douzaine d’heures. Dépités, nous revenons sur nos pas (la gare était à 10 min de là où nous sommes partis et 20 de l’auberge) et achetons le fameux billet, après avoir fait la queue au guichet 1 pendant 20 minutes pour se faire renvoyer sur le guichet 16 parce que l’employé est anglophone (pas logique puisque nous avons une destination écrite en magnifiques idéogrammes sur un bout de papier… Mais bon !)
Trois heures plus tard, nous avons donc un billet pour la Mongolie. Nous nous rendons dans une librairie (assez bien fournie) de livres en langues étrangères pour essayer de dénicher un guide de conversation anglais-mongol. Peine perdue.
Nous regagnons l’hôtel un peu dépités de ces échecs successifs et nous remontons le moral en partageant une dernière soirée avec Marion et Steve et en mangeant un succulent barbecue coréen.
Prochaine étape : la Mongolie, via le trans-mongolien !