Delta du Mékong – Vie en famille – Un petit tour et puis à Lyon

10-13/03/2018

Ce samedi, nous nous levons un peu plus tard puisque notre départ pour rendre visite à la famille maternelle de Minh est prévu pour 11h. Nous embarquons tous dans un mini-bus 16 places privatisé pour l’occasion. Tous, c’est le groupe de 6 Lam, Minh et MC, Christine, et une des sœurs de Ha qui vit à Saigon mais profite de l’occasion pour rentrer dans la famille, et une de ses nièces Quyen, qui est venue nous chercher. Nous sommes donc 11 avec armes et surtout bagages puisque les parents de Minh sont venus avec pas moins de 80 kg de bagages (cadeaux, colis confiés par des amis en France, produits de bouche…).

Nous sommes partis pour un trajet de 4h… en théorie. Bouchons aidant, nous passons presque 6h sur la route, dans un confort très relatif. Nous finissons par arriver et prenons nos quartiers. Nous sommes à My Luong, un village du delta du Mékong. Le paysage a bien changé. Ici, plus de montagnes, tout au plus quelques collines. La végétation est luxuriante mais il s’agit de cultures : rizières (beaucoup), manguiers avec des mangues énormes, papayers, palmiers à sucre, cocotiers… Et partout il y a des bras du Mékong, et des canaux. Après un peu d’organisation, Christine et la famille de Minh-Tri se décident pour prendre une chambre à l’hôtel du coin (qui est vraiment juste à côté) pour plus de fraicheur et de praticité, et nous nous posons dans une des chambres de la famille de l’oncle de Minh.

Nous faisons un festin à base de porc, poisson frit et crevette (roulés en rouleaux de printemps) et passons la soirée à jouer aux cartes. Le temps passe tranquillement, les enfants ont des cousins pour jouer avec eux (un peu, car ils sont bien plus grands quand même) et de la place pour courir, les grands sont contents de se retrouver. L’expérience de la barrière de langue est très forte car personne ne parle anglais ni français dans la famille, et si MC commence à comprendre une phrase à droite à gauche (surtout quand il s’agit de nourriture), elle n’a toujours que 10 ou 20 mots de vocabulaire, dont la moitié qu’elle prononce mal. Ceci dit le problème est un peu dilué par rapport à notre dernière visite car nous sommes plus nombreux. La communication passe par beaucoup de sourires et d’hospitalité, et par les deux Minh et leurs parents. Pour les enfants, pas de barrière de langue par contre ! On joue à 1-2-3 soleil, à chat, aux petites voitures, à se balancer dans les hamacs dans les rires et à faire des selfies !… surtout Sacha, car Louise est un peu plus timide.

Amélie, Christine et MC sont les seules européennes « pure souche » à la ronde, et les bouclettes de Louise sont une attraction permanente, où qu’elle aille ! Sacha a même demandé pourquoi il n’y en a que pour elle… c’est qu’il est plus mat de peau et que ses cheveux noirs et raides sont plus « couleur locale » !

Le dimanche est consacré intégralement au farniente. Il fait très chaud et les hamacs de la terrasse sont notre repaire. On surprend même MC avec un Ca Phê sua da (café au lait concentré frappé sur de la glace). Grâce au goût des vacances, elle aime le citron, la bière blonde, le café et le lait concentré… comme quoi tout arrive !

Toutes les femmes de la famille passent entre les mains de la voisine, qui, en plus d’être marchande le matin, est esthéticienne. Et c’est une artiste. Elle a un talent certain pour le nail art. Nous choisissons la couleur, et elle se lance. Nos ongles sont sa toile, papillons, fleurs tout y passe… Même Olaf le bonhomme de neige se retrouve sur les ongles bleu ciel de MC. Quand on sait que cette jeune femme n’a jamais vu de neige en vrai, ça laisse rêveur. Minh passe chez le coiffeur, et nous nous faisons laver les cheveux. Encore une expérience typiquement vietnamienne qui laisse Christine sceptique. Le massage du visage est agréable, mais le massage du scalp se fait avec les ongles. Ceci dit le lavage à l’eau froide sous le ventilateur est délicieusement rafraîchissant.

Nous enchainons avec une petite visite au marché (Christine l’a visité à l’aube avec Ha, mais nous avons fait « barbecue dans le lit » – expression vietnamienne qui désigne la grasse matinée). Cette visite s’imposait car un des pantalons de MC a connu une triste fin le matin même. Sans doute séduit par le cadre du delta du Mékong, il a décidé de craquer à l’entrejambe pour y finir ses jours à l’état de chiffon. Le problème c’est que MC a prévu un pantalon de rando un peu chaud et seulement deux pantalons légers pour les 6 mois. Vue la température prévue dans les semaines à venir (tout le reste de notre périple en Asie du Sud-Est sera sous les mêmes auspices : saison sèche et chaude), un achat s’impose clairement. La voici donc désormais munie d’un pantacourt ample ultra-léger, en crèpe, bleu marine à pois jaunes. La pointe de la mode vietnamienne (encore que celle-ci table surtout sur le haut assorti). MC a aussi acheté une paire de tongs, car l’une des siennes a pris la poudre d’escampette. Introuvable au matin ! Les tatas de Minh nous ont expliqué que parfois, un des chiens du quartier pouvait venir se servir. En fait, la tong était coincée derrière un pied du canapé, bien à l’abri des regards. Mais un coup de balai l’a délogée ! Voila donc MC munie d’une deuxième paire de tongs (sa quatrième paire de chaussure tout de même !). On verra si ce doublon est utile ou non.

Nous avons également visité le verger (plantation de manguiers) et fait un tour le long du bras du Mékong le plus proche… Superbe balade au coucher du soleil.

A nouveau, la soirée s’écoule lentement et agréablement entre le diner autour d’une fondue (délicieuse cette fois ci !), d’un panier plein d’œufs couvés (Amélie, MC et Christine passent leur tour) les orgies de fruits frais (surtout les enfants) (pastèque, mangue, papaye, longans, corossols, chom-chom, bananes…. Tout est bon !) et les jeux de cartes. Nous jouons sur le principe général du « Président-trou du cul » (avec quelques variantes, puisqu’il y a un ordre des couleurs, et que les suites sont autorisées, ce qui pimente le jeu) mais en jouant… de l’argent, puisqu’à la fin de chaque tour, au lieu de donner des cartes au président et au vice-président, les perdants donnent 3000 ou 5000 dongs. Globalement, cela permet de faire un peu mieux tourner les victoires et les défaites que le système d’échanges de cartes.

Le lendemain, Christine reprend le chemin de la France ! Bus couchette jusqu’à HCM avec Tai, qui l’accompagne jusqu’à l’aéroport (avec heureusement une pause chez Binh pour se rafraichir et se restaurer) puis deux fois 7h de vol Emirates et 3h d’escale à Dubai pour rejoindre Paris ! Fin des vacances pour la maman de MC qui a pu découvrir plein de facettes du Vietnam, paysages et ville, mode de vie moderne et moins moderne à la campagne, quelques visites culturelles, le passé colonial, et la richesse infinie de la cuisine vietnamienne !

Pour notre part, nous nous levons à 4h30 (oui, nous l’avons fait !) pour partir en famille (Surtout entre tatas et cousines en fait, puisque les seuls hommes de la partie sont les deux frères Lam et Sacha) vers la frontière Cambodgienne. Nous roulons deux bonnes heures vers l’ouest et arrivons avant les grosses chaleurs au Mont Cam. Nous déjeunons d’un très bon Banh Xeo (les crêpes salées au tapioca et au lait de coco) et montons sur la colline pour visiter une pagode flambant neuve et voir un bouddha géant. L’ensemble du site, un peu kitsch, est neuf. En 2000, il s’agissait d’une montagne avec lac et cascades, plus champêtre. Nous ne croisons pas d’autres occidentaux de la journée. Nous nous rendons ensuite au marché de… à la frontière cambodgienne. Tout le monde se régale de fruits de palmier, qui est servi en jus. Un peu douceâtre au goût de MC qui se rabat sur un verre de Nuoc Mia, du jus de canne à sucre. Elle a même réussi à le commander toute seule en Vietnamien comme une grande et la marchande a compris (ok, elle ne vendait rien d’autre !). Nous finissons par un déjeuner tardif à Chau Doc, ville frontalière avec le Cambodge, paisible et sympathique. Le porc au caramel est la spécialité du restaurant où nous allons, et est délicieux. Servi comme il se doit encore bouillant dans sa marmite en fonte, accompagné d’une soupe aigre douce aux crevettes et à l’ananas, Canh Chua, nous réjouissons nos papilles.

Puis c’est déjà le moment des au-revoirs. Nous restons en effet à Chau Doc pour partir ensuite au Cambodge, alors que la famille retourne à My Luong. Difficile de se quitter, nous ne reverrons pas les petits et les grands Lam avant un peu plus de 5 mois, et la famille maternelle de Minh avant plusieurs années. C’est d’ailleurs notre premier regret quant à notre itinéraire. Alors que nous avons 6 mois devant nous, nous ne sommes restés qu’un jour et demi chez eux…

Après une pause à l’hôtel, nous nous occupons d’organiser notre trajet vers Phnom Penh. Après avoir pas mal cherché l’agence vendant les billets de ferry, nous nous faisons tirer le portrait pour avoir des photos d’identité à coller sur notre visa. Après cette heure d’efficacité, nous nous payons un smoothie pour nous rafraichir. Au corossol et à la glace pilée. Nous enchainons sur une viande grillée aux vermicelles, et nous sombrons dans le sommeil en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.

Prochaine étape : le Cambodge, pour apercevoir Phnom Penh et découvrir les merveilles d’Angkor.